COMMENT ENTRETENIR LES PLANTES D’INTÉRIEUR EN HIVER
Si la maison idéale pour les hommes est rarement celle des plantes, l’inverse est moins vrai et la modification de l’ambiance générale de la maison sera profitable à l’ensemble de ses habitants, la présence de végétaux dans notre quotidien ayant un effet bénéfique sur notre équilibre et sur notre bien-être. Lorsque sont remplies les bonnes conditions d’acclimatation correspondant à leurs besoins naturels, de nombreuses plantes d’origine tropicale et subtropicale peuvent prospérer dans la maison sans vous accaparer outre mesure. On les appelle les « plantes d’intérieur ». D’une manière générale, une intervention hebdomadaire suffit pour abreuver, nourrir ou nettoyer les espèces courantes. Et un rapide coup d’œil quotidien vous informera d’éventuels besoins particuliers.
Tout ce qu’il faut faire aux plantes d’intérieur en hiver
La période hivernale constitue le plus souvent une période difficile pour les végétaux cultivés à l’intérieur. Dans la vidéo ci-dessous, je vous explique où installer idéalement les plantes dans la maison en fonction de la lumière disponible, comment bien arroser les plantes de la maison durant la période de repos végétatif, mais aussi comment les vaporiser pour les humidifier, sans oublier de les protéger contre leurs ennemis et de les nourrir avec des engrais appropriés.
Les plantes d’intérieur n’existent pas
Accueillir des plantes chez soi, c’est faire entrer un peu de nature dans un quotidien de plus en plus citadin. C’est aussi et surtout animer un espace artificiel avec des êtres vivants que l’on contraint à s’adapter à des conditions d’existence qui ne sont pas les leurs. Les paramètres qui définissent la sensation de confort et de bien-être de l’être humain du xxie siècle sont très différents de ceux qui régissent les espaces naturels d’où sont originaires les végétaux que l’on qualifie de « plantes d’intérieur ».
La nature n’a pas conçu de végétaux pour vivre les racines enserrées dans un pot et moins encore dans l’ambiance artificielle que s’est fabriquée l’homme. Une plante dite « d’intérieur » est par conséquent une plante que l’on oblige à supporter notre environnement. Toutefois, les horticulteurs réalisent en permanence des sélections et des hybridations, de manière à obtenir des cultivars plus résistants aux conditions écologiques particulières qui caractérisent nos appartements.
La plus belle réussite dans ce domaine est assurément celle des Phalaenopsis hybrides. En deux décennies, ces orchidées, jadis réputées exigeantes et délicates, sont devenues les plantes fleuries d’intérieur les plus populaires dans toute l’Europe. Elles doivent leur succès à de complexes croisements qui ont permis d’obtenir des spécimens plus résistants à l’air sec de nos maisons et surtout à des sélections qui fleurissent plusieurs mois durant, sans solliciter de soins particuliers.
D’autres exemples de réussite peuvent être donnés avec les Anthurium hybrides à petites fleurs qui montrent une tenue inégalée et aux sélections de Ficus compacts comme ‘Natasha’ ou ‘Ginseng’ qui font partie des plantes nécessitant le moins d’entretien.
Faites souffrir les plantes pour qu’elles soient belles
Même s’il y a un petit côté provocateur dans ce propos, sachez que trop « chouchouter » ses plantes d’intérieur est souvent plus néfaste que les « oublier ». Il ne faut évidemment pas placer les végétaux au rang de simples objets décoratifs car il s’agit d’êtres vivants qui méritent certains égards et surtout qui expriment des besoins légitimes. Mais à l’inverse, suralimenter ou détremper la plante parce que l’on craint à tout instant qu’elle soit en manque, conduit rapidement à sa perte.
Pour qui lui prête un peu d’attention, une plante n’est pas dénuée d’expression. Elle communique par des comportements qui manifestent son bien-être ou au contraire son stress. C’est dans sa capacité à déceler et à interpréter ces signaux : décoloration, jaunissement, arrêt de croissance, étiolement, feuille ridée, non floraison, chute des feuilles, etc. que l’on reconnaît un bon jardinier.
Quelques conseils pour réussir l’acclimatation des plantes dans la maison
Il importe d’insister sur la nécessité de connaître l’origine géographique des plantes que l’on accueille dans la maison, afin d’essayer de leur offrir des conditions de vie qui se rapprochent le plus possible de celles qu’elles rencontrent dans leur biotope. Cela ne signifie pas que les plantes soient incapables d’adaptation, bien au contraire, mais il y a toujours des limites à ne pas franchir…
Prenons par exemple un cactus. Il peut s’accommoder d’une lumière moins intense que celle de son désert d’origine. Il supportera même des températures plus basses qu’à l’ordinaire, mais en revanche, jamais il ne tolérera un excès d’eau, tout simplement parce que sur le plan physiologique, il est « fabriqué » pour résister à l’intense sécheresse de son milieu.
Les seuils de tolérance diffèrent beaucoup d’une espèce à l’autre, mais pour simplifier à l’extrême, disons que les plantes supportent mieux dans la maison une relative fraîcheur qu’une chaleur intense. C’est lié à des problèmes d’hygrométrie et d’aération toujours insuffisantes dans nos intérieurs. De même, il est beaucoup plus facile de faire mourir une plante d’un excès d’eau que d’un oubli d’arrosage. Ceci ne vaut toutefois pas pour tout le monde. Par exemple un figuier rampant (Ficus pumila) qui a flétri ne retrouvera jamais sa turgescence, tandis qu’un bégonia à feuillage (Begonia rex) y parviendra sans mal, de même que toutes les espèce arbustives (Philodendron, Schefflera, etc.).
Sur le plan de la température, sachez qu’il est tout à fait possible de faire prospérer un faux philodendron (Monstera deliciosa) en lui faisant accepter une « fraîcheur » passagère de 14 à 15 °C, bien que la forêt tropicale d’Amérique centrale (Mexique, Guatemala) dont il est originaire n’enregistre jamais moins de 18 à 20 °C.
Pouvant s’apparenter à l’éducation d’un animal, l’acclimatation d’une plante doit se faire de manière douce et progressive. Mais dans tous les cas, un point négatif doit être contrebalancé par un élément faisant opposition. Ainsi sécheresse va de paire avec fraîcheur, chaleur avec humidité, soleil direct avec hiver, ombrage avec été, etc.