Couramment nommé avec élégance et prestige : « Le jardinier de Versailles », Alain Baraton est l’un des plus médiatiques jardiniers français. Entré en juillet 1976 en qualité de caissier dans le domaine du Roi Soleil, il est, depuis 1982, jardinier en chef du Domaine National de Trianon et du Grand Parc de Versailles, en charge depuis 2009 du Domaine national de Marly. Auteur de nombreux livres et articles pour la presse horticole, il est aussi chroniqueur radio sur France Inter depuis 2003 et souvent présent à la télévision. Officier des Arts et lettres, officier du Mérite agricole, chevalier de l’ordre national du Mérite et chevalier de Légion d’honneur, il nous raconte, avec toute la malice et la verdeur qu’on lui connaît, les heurs et malheurs des Jardins de Versailles et il nous dévoile des anecdotes croustillantes et passionnantes sur les arbres, les plantes, sans oublier de s’aventurer dans l’intimité des bosquets…
L’AIL CULTIVÉ, UN FORT EN GUEULE

L’ail commun (Allium sativum) a appartenu à diverses familles botaniques dont les Liliaceae et les alliaceae, avant que la classification phylogénétique APG III de 2009, n'intègre toutes les plantes du genre Allium dans la famille des Amaryllidaceae. Appelé aussi « ail cultivé », c'est une plante condimentaire connue de tous et cultivée pour ses « têtes », des bulbes composés de 5 à 20 gousses et protégés par une fine tunique. On trouve de l’ail sauvage en Ouzbékistan et au Kazakhstan. Il pourrait bien être originaire de l’un de ces pays.
Il y a 6 000 ans, la saveur et les vertus de l’ail étaient déjà très appréciées des populations du Sud de l’Europe et du pourtour méditerranéen. En Égypte, sur le plateau de Gizeh, le puissant pharaon Khéops (quatrième dynastie), fit bâtir n guise de complexe funéraire, vers 2 500 ans avant Jésus-Christ, une pyramide haute de presque 150 m de haut et 230 m de large, représentant plus de 2,5 mlillions de mètres cubes de pierre.
LA VIOLETTE, FLEUR TIMIDE AU PARFUM ENVOÛTANT

Nous avons tous, au moins une fois, fredonné quelques paroles de la chanson : « l’Amour est un bouquet de violettes » écrite en 1952 par Mireille Brocey (1909-1953) pour l’opérette de Francis Lopez (1916-1995), Violettes impériales, interprétée par le regretté Luis Mariano (1914-1970). Mais aujourd’hui, la violette, tout comme l’opérette, n’est plus guère à la mode et il devient difficile de trouver dans la vitrine des fleuristes des bouquets de violettes. Ce sont pourtant des petites fleurs délicieuses et le parfum que dégagent certaines formes sauvages et quelques-uns de leurs cultivars est ô combien subtil.
FRAMBOISE, LA RONCE DES DÉLICES

Dans la mythologie, Ida était une nymphe, fille de Mélinos, le roi de Crête. Comme le font couramment les adolescents d'aujourd'hui, elle avait pour mission de veiller sur un enfant en l'absence des adultes. Mais il ne s'agissait pas de n’importe quel enfant ! Le fruit des amours du titan Cronos et de Rhéa, avait engendré Jupiter, qui allait devenir le dieu du ciel, de la lumière et de la foudre, le dieu de tous les dieux de l’Olympe !
Mais avant de devenir la divinité respectée et redoutée par l’univers tout entier, Jupiter était un bambin qui, l’instar de tous, riait, s’amusait et pleurait. Lorsque des larmes coulaient sur ses joues, Ida faisait tout pour le réconforter. Un beau jour, Jupiter faisant caprice sur caprice et ne cessant de gémir, Ida désemparée, ne sut plus quoi faire pour le tranquilliser. Elle se décida finalement à escalader le mont qui porte aujourd’hui son nom, pour y cueillir des petits fruits au goût suave et délicat…
LE KIWI, UNE DÉLICIEUSE SOURIS VÉGÉTALE

Actinidia deliciosa est un arbuste volubile originaire du sud de la Chine. Ses longues tiges vigoureuses, aux feuilles velues et arrondies, s’enroulent autour de leur support. La plante se présente sous l’aspect d’une liane sarmenteuse qui peut atteindre 10 m de long et produire jusqu’à 50 kg de fruits, très riches en vitamines.
Les paysans chinois nommaient le fruit Yang Tao , nom qui signifie « pêche du Yang ». Ils ne le cultivaient pas, se contentant de le cueillir sur les plants qui prospéraient à l’état sauvage. Au dix-huitième siècle, l’agriculture chinoise occupait déjà de gigantesques surfaces et les populations, après avoir décimé des milliers d’hectares de forêts pour produire toujours plus, prenaient soin des plantes nourricières poussant dans les talus, les fossés et les endroits impropres à la culture des céréales. La pêche du Yang était moyennement appréciée des Chinois qui, même s’ils en mangeaient de temps à autre, préféraient utiliser sa pulpe pour élaborer une colle utile à la fabrication du papier.
LA PETITE HISTOIRE DU MUGUET, GAZON DE PARNASSE

Le muguet de mai, appelé parfois lis des vallées qui est la traduction de son nom vernaculaire anglais (lily of the valley), est nommé par les botanistes Convallaria majalis. C’est la seule espèce de ce genre, que le classement phylogénétique fait appartenir à la famille des Asparagaceae et la classification classique à celle des Liliaceae.
Prospérant naturellement dans les forêts et les sous-bois lumineux des régions tempérées de l’hémisphère Nord, le muguet est une petite plante vivace qui s’étale grâce à des rhizomes souterrains d’où émergent deux feuilles ovales et pointues. Les tiges florales portent des petites fleurs en forme de clochettes très odorantes et d’un blanc pur. Après la floraison en mai et en juin apparaissent des baies rouges. D’une saveur sucrée, elles sont attractives pour les enfants. Mais prudence, elles sont fort toxiques et leur ingestion entraîne systématiquement de graves troubles digestifs.
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