24/04/2024

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ESTRAGON : LA PLANTE QUI PROTÈGE DES DRAGONS !

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Artemisia dracunculus

L’estragon est une armoise : Artemisia dracunculus de son nom scientifique. La dénomination de l’espèce signifie littéralement « petit dragon », du grec drakon, dragon. Les médecins célèbres de l’Antiquité tels Hippocrate (-460 à -370) et Pline l’Ancien (23-79) ont relayé dans leurs écrits une croyance populaire estimant, en raison de l’aspect serpentiforme des racines de la plante, que l’estragon assure une protection contre les morsures de serpents et autres bêtes venimeuses, parmi lesquelles on comptait aussi à l’époque… les dragons !

Artemisia est un genre créé en 1753 par Carl von Linné (1707-1778). Il évoque la déesse de la chasse Artémis de la mythologie grecque (Diane chez les Romains), qui était aussi associée à la lune et considérée comme protectrice des femmes dont elle régularisait le cycle. Or, les feuilles de l’armoise commune (Artemisia vulgaris) ont longtemps été utilisées dans ce but en infusion.

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Artemisia vulgaris. ©Flora Batava 1893

De très nombreux noms vernaculaires pour l’estragon

D’après « Le Grand Robert de la langue française », le terme estragon est apparu dans la langue française en 1601. Un siècle plus tôt, on disait estargon, altération de targon qui était employé au seizième siècle. Selon les régions et les époques, l’estragon a été baptisé de diverses façons : armoise âcre, arragone, dragon, dragonne, estragon français, estrôon vrai, fargon herbe dragon, gardon, petit serpent, serpentine, tarchon, targon, tarragon. Ce dernier nom est d’ailleurs celui que lui donnent les Anglais.

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L’estragon français est une plante vivace buissonnante. ©www.map-photos.com – Arnaud Descat

l’estragon, plante aromatique venue d’Orient

C’est à Jean Ruel (Ruellius) (1479-1537), doyen de la faculté de Médecine de Paris, médecin de François 1er,puis chanoine de Notre Dame de Paris, que nous devons la première description botanique de l’estragon en 1536 dans son traité « De natura stirpium libri tres ».

Originaire d’Asie centrale, l’estragon a été introduit en France par les Croisés la fin dutreizièmesiècle sous le nom arabe tcharchoum ou tarkhum selon les prononciations, qui a évolué entarcon, puis en « estragon ». La plante n’a pratiquement pas été utilisée jusqu’à la fin du Moyen-Âge. L’estragon figure toutefois dans le Capitulaire de Charlemagne (huitième siècle) en tant que remède contre les maux de dents.

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L’estragon est une aromatique présente dans la cuisine française depuis la Renaissance. ©www.map-photos.com – N. & P. Mioulane

Gare à la déception avec l’estragon de Russie !

Quant à l’estragon de Russie que l’on trouve communément sous forme de graines dans les jardineries (et parfois même en plants), il s’agit simplement e la forme fertile de l’estragon (la forme la plus aromatique est stérile et ne se multiplie que végétativement). Certains lui attribuent le nom bien adapté : Artemisia dracunculus var. inodora, mais cette appellation est impropre au plan botanique.

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Rien ne distingue l’estragon de Russie de l’estragon français, mais le premier est quasi inodore. ©Aromatiques pictures

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