« La forêt soufflait la passion géante des chênes, les chants d’orgue des hautes futaies, une musique solennelle, menant le mariage des frênes, des bouleaux, des charmes, des platanes, au fond des sanctuaires de feuillage ; tandis que les buissons, les jeunes taillis étaient pleins d’une polissonnerie adorable, d’un vacarme d’amants se poursuivant, se jetant au bord des fossés, se volant le plaisir, au milieu d’un grand froissement de branches. »
(Émile Zola, 1840-1902, écrivain français ; La Faute de l’abbé Mouret, 1875)
« La voilà donc, enfin ! Je la tiens cette plante, Que le divin Linné n’observa pas vivante ! Ô pétales caducs, stigmate fugitif, Vous n’échapperez point à mon œil attentif ; Vos merveilles pour moi n’auront plus de mystères ! Je t’adore ô pistil ! je vous salue, anthères… »
(Emmanuel Le Maout, 1799-1877, naturaliste et botaniste français ; lettre à Adrien de Jussieu, 1882)
« C'est la reine des hirondelles Qui porte collier de bluets, Bluets des champs et des javelles, Bluets. C'est la reine des hirondelles Qui s'éclaire avec des chandelles Et des bluets. »
(Robert Desnos, 1900-1945, poète français ; Chantefables et chantefleurs, 1944)
« Et l’éternité même est dans le temporel Et l’arbre de la grâce est raciné profond Et plonge dans le sol et touche jusqu’au fond Et le temps est lui-même un temps intemporel. Et l’arbre de la grâce et l’arbre de nature Ont lié leurs deux troncs de nœuds solennels, Ils ont tant confondu leurs destins fraternels Que c’est la même essence et la même nature. »
(Charles Péguy. Ève, 1933) Ce poème est dédié à l’arbre de nature et l’arbre de la grâce qui étaient des ifs à Sainte-Croix-sur-Mer, Calvados.