18/04/2024

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L’INSECTE QUI DÉVORE L’AMBROISIE, UN AUXILIAIRE POTENTIEL

chrysomele ambroisie

Des chercheurs italiens et suisses ainsi que l’Afeda (Association française d’étude de l’ambroisie) ont récemment mis en avant l’efficacité de l’action prédatrice sur l’ambroisie de la chrysomèle Ophraella communa, qui a été repérée dans la région de Milan.

L’ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia) est une plante nuisible en raison de ses propriétés fortement allergènes et fait partie des organismes contre lesquels la lutte est obligatoire.

chrysomele ambroisie Vignette

Ophraella communa. ©Fauna

Ophraella communa ambroisie

La chrysomèle de l’ambroisie est un insecte nord-américain. ©Fauna

La chrysomèle de l’ambroisie, un petit coléoptère américain

Originaire d’Amérique du Nord (tout comme l’ambroisie), Ophraella communa est un petit coléoptère d’environ à,5 cm de long, qui se reproduit sans problème sous nos climats, à raison de 3 à 4 générations par année, une seule femelle pouvant produire plus de 2 700 œufs.

Ophraella communa copulation

Les capacités reproductrices de la chrysomèle de l’ambroisie sont impressionnantes. ©Fauna

Les larves et les adultes se nourrissent des feuilles d’ambroisie, ainsi que des pédoncules portant les inflorescences mâles et par conséquent les grains de pollen allergisants (l’ambroisie est une plante monoïque, les fleurs unisexuées étant présentes sur le même pied).

Ophraella communa larve

La larve d’Ophraella communa se nourrit aussi des feuilles de l’ambroisie. ©Fauna

La chrysomèle de l’ambroisie, insecte voyageur

L’insecte, qui a été introduit volontairement en Italie à titre expérimental en 2013, semble s’être implanté durablement dans la région lombarde, et présenter une expansion assez rapide. Les souches installées autour de Milan en 2013 se sont maintenues dans les mêmes sites, mais l’année suivante leur aire d’extension s’est nettement agrandie, de plusieurs dizaines de kilomètres vers l’Est se rapprochant tout près de Padoue.

Ophraella communa degat feuille Fauna

Ophraella communa constitue potentiellement un auxiliaire intéressant en raison de sa puissance défoliatrice. ©Fauna

Il est vrai que les capacités de déplacement de la chrysomèle de l’ambroisie sont importantes, les chercheurs l’estimant à environ 25 km par jour, soit potentiellement plus de 320 km par an.

Ophraella communa chrysomele defoliation

On craint malheureusement qu’Ophraella communa consomme d’autres plantes que l’ambroisie. ©Alessandro Carugati

Un auxiliaire potentiel, placé sous haute surveillance

Présenté comme un moyen potentiel efficace de limitation de l’ambroisie (déjà utilisé en Asie), Ophraella communa va nécessiter encore plusieurs années d’observation avant que son introduction soit généralisée comme méthode de lutte biologique contre la redoutable adventice qu’est Ambrosia artemisiifolia. En effet, l’insecte semble aussi se nourrir d’autres plantes, notamment les Helianthus, dont le tournesol (Helianthus annuus). Une preuve supplémentaire que le biocontrôle est une arme naturelle, mais pas sans risque, à manier avec précaution.

Chrysomele ambroisie adulte Fauna

La chrysomèle de l’ambroisie se reconnaît à sa couleur brune et à ses rayures longitudinales noires sur les élytres. ©Fauna.

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