S’inscrivant au cœur du bocage vendéen, les jardins du Loriot, implantés dans le discret village de La Mancelière, à 7 km au sud de Venansault, sont nés de la passion de Monique et Jacques Chapelain. Depuis 2002, ils aménagent avec passion, obstination et persévérance plusieurs parcelles de terrain agricole dont les haies bocagères centenaires ont été préservées. Aujourd’hui, sur 5 hectares, ces jardins d’inspiration extrême-orientale, s’inscrivent harmonieusement entre paysage agricole illustré par le clos aux ânes et une nature renaissante qui retrouve sa flore et sa faune sauvage…
J’ai découvert les Jardins du Loriot à l’occasion d’un tournage de l’émission « Secrets de Jardins » que j’ai eu le plaisir de présenter durant quatre années sur TV Vendée. Je remercie chaleureusement mon ami Daniel Remignon, propriétaire de la jardinerie VillaVerde d’Olonne-sur-Mer et l’APJV (Association des parcs et jardins privés de Vendée) qui m’ont permis de connaître et d’apprécier ce jardin.
Une inspiration birmane
Il faut prévoir environ 2 heures pour une visite complète qui permet de découvrir les différents jardins d’ambiances qui entourent l’étang central. Le parcours du Grand Panda conduit le visiteur entre les bosquets de bambous (les espèces sont bien étiquetées), autour d’un plan d’eau veillé par l’impressionnante statue d’un dragon géant, implantée sur l’Île de Jade. Partant de la roseraie, le Chemin Safran, dédié à la politicienne birmane Aung San Suu Kyi, serpente à travers une vallée plantée d’arbres de collection, de vivaces variées et d’eucalyptus.
Les jardins du Loriot évoluent en permanence pour offrir chaque année une nouveauté. Ainsi, en 2014, une allée bordée de temples dédiés aux « Esprits protecteurs », conduit à la « Pagode d’Or », construite avec la collaboration d’artisans d’art de Mandalay, la deuxième ville de Birmanie (Myanmar), le pays des 100 000 pagodes, et qui abrite une belle statue en marbre de Bouddha qui a été sculptée là-bas.
Une profusion de bambous bien acclimatés
Les amateurs de bambous découvriront plus de 150 espèces de bambous rustiques originaires d’Asie, d’Afrique et d’Amérique, qui ont été introduits en Europe par des passionnés de botanique et d’aventure. Ce « bambusetum » est dédié à Jean Houzeau de Lehaie (1867-1959), un naturaliste belge qui a consacré l’ensemble de sa carrière à l’étude de ces « herbes arborescentes ». Il est considéré comme l’un des pionniers de la connaissance de ces plantes en Europe.
Aujourd’hui, plus de deux mille variétés de plantes diverses peuplent les Jardins du Loriot qui se transforment visuellement au fil des saisons, offrant à chaque visite un nouveau visage.
La fantaisie des jardins aquatiques
Au pied de la « Cascade du panda », une vaste perspective s’ouvre sur les six bassins en terrasses qui descendent en pente douce jusqu’à la « Vallée perdue ». D’avril à octobre, on peut admirer dans les plans d’eau une collection de 75 variétés de nénuphars (Nymphaea spp.) dont certaines sont délicieusement parfumées. Pour renforcer l’ambiance exotique que cherchent à parfaire en permanence les propriétaires, roue à aube, shishi-odoshi (fontaines mobiles en bambou) s’animent grâce à la puissance de l’eau.
Devant le kiosque qui rappelle les 8 jours de la semaine de l’horoscope birman, plusieurs jardinets en carrés surélevés ont été établis en 2014 pour compléter le jardin potager. Ils accueillent une large palette de plantes condimentaires, aromatiques et médicinales qui étaient cultivées au Moyen-Âge.
Une promenade très dépaysante
Les jardins du Loriot laissent divaguer le promeneur au gré des frémissements de l’eau et du vent. De mai à juillet, il est possible d’entendre le chant mélodieux du loriot d’Europe (Oriolus oriolus), dont le mâle en livrée d’or avec des ailes noires, s’inscrit parfaitement dans l’exotisme des Jardins. Son régime insectivore en fait un auxiliaire précieux des jardiniers. Mais attention, il se régale aussi de cerises au printemps, et il a fort appétit !
Dans cette ambiance totalement dépaysante qui marie avec élégance l’évasion asiatique et le respect de la nature, la faune sauvage s’en donne à cœur joie entre le coassement des innombrables grenouilles vertes et les circonvolutions colorées des martins-pêcheurs. On notera aussi que le Flambé (Iphiclides podalirius), ce magnifique papillon jaune pâle strié de noir, qui avait disparu il y a plus de 40 ans de la région, est désormais observé de nouveau.
Les Jardins du Loriot se situent entre La Roche-sur-Yon (12 km) et Les Sables d’Olonne (20 km). Ils sont ouverts au public de fin mai à fin septembre, tous les après-midis de 14 h 30 à 19 h, sauf le lundi. www.jardinsduloriot.fr
Les images de ce reportage sont diffusées par la photothèque www.map-photos.com