« Il y en avait d’extraordinaires, des rosâtres, tels que le Virginale qui semblait découpé dans de la toile vernie, dans du taffetas gommé d’Angleterre ; de tout blancs, tels que L’Albane, qui paraissait taillé dans la plèvre transparente d’un bœuf, dans la vessie diaphane d’un porc ; quelques-uns, surtout le Madame Mame, imitaient le zinc, parodiaient des morceaux de métal estampé, teints en vert empereur, salis par des gouttes de peinture à l’huile, par des taches de minium et de céruse. »
(Joris-Karl Huysmans (Charles Marie Georges Huysmans), 1848-1907, écrivain français ; À Rebours,
« La forêt soufflait la passion géante des chênes, les chants d’orgue des hautes futaies, une musique solennelle, menant le mariage des frênes, des bouleaux, des charmes, des platanes, au fond des sanctuaires de feuillage ; tandis que les buissons, les jeunes taillis étaient pleins d’une polissonnerie adorable, d’un vacarme d’amants se poursuivant, se jetant au bord des fossés, se volant le plaisir, au milieu d’un grand froissement de branches. »
(Émile Zola, 1840-1902, écrivain français ; La Faute de l’abbé Mouret, 1875)
« La voilà donc, enfin ! Je la tiens cette plante, Que le divin Linné n’observa pas vivante ! Ô pétales caducs, stigmate fugitif, Vous n’échapperez point à mon œil attentif ; Vos merveilles pour moi n’auront plus de mystères ! Je t’adore ô pistil ! je vous salue, anthères… »
(Emmanuel Le Maout, 1799-1877, naturaliste et botaniste français ; lettre à Adrien de Jussieu, 1882)
« C'est la reine des hirondelles Qui porte collier de bluets, Bluets des champs et des javelles, Bluets. C'est la reine des hirondelles Qui s'éclaire avec des chandelles Et des bluets. »
(Robert Desnos, 1900-1945, poète français ; Chantefables et chantefleurs, 1944)